Un
exemple de la stratégie globale des FTN et de la nouvelle DIT
DE NOUVEAUX
RAPPORTS NORD-SUD
Du fait de la
"stratégie globale" mise en place par les firmes, qui
débouche sur la création d'un marché
unique
mondial, la division
internationale du travail traditionnelle, opposant les pays
industrialisés du Nord aux pays en développement
exportateurs de matières premières du Sud est
complètement obsolète. Le Nord perd des emplois
dans le
secteur secondaire (au profit d'une
tertiarisation périlleuse compte tenu que, dans le domaine
des
Services aussi, la concurrence des PVD est rude) et parmi les pays du
Sud, certains sont des grandes puissances industrielles
émergentes (notamment les BRICS) qui ont réussi
leur
remontée de filière (comme la corée du
Sud ou
Taiwan avant eux, qui ne sont plus considérées
comme "en
développement" mais sont membres de l'OCDE et vus comme des
pays développés)
DE
NOUVEAUX
ACTEURS
Les
multinationales, qui délocalisaient encore dans les
années 70 pour conquérir des marchés
extérieurs en créant des filiales dans des pays
tiers
plus ou moins fermés, pour y produire des biens
adaptés
aux besoins des locaux (VW ou Fiat au Brésil)
et procédaient surtout par l'injection d'investissements
directs
à l'étranger ou IDE sont devenues depuis les
années 80 des Transnationales (FTN) à l'instar de
Renault, société Française
à l'origine, devenue un groupe franco-nippon
après le rachat de Nissan, (plus gros que son
propriétaire) dirigé
par
une personnalité Hispano-Libanaise (Carlos Ghosn).
Basée
au Pays-Bas sur le plan fiscal (son capital est
flottant, la firme a racheté des concurrents dans de
nombreux
états, son staff s'exprime en Anglais) Renault conserve ses
bureaux
d'étude et sa Direction centrale à Paris :
technocentre de Guyancourt). En
règle générale, les FTN
ont délocalisé leurs sièges
(optimisation fiscale)
mais concentré leurs activités
stratégiques dans
des "quartiers généraux" (headquarters) ,
elles
internationalisent leur
management et leur actionnariat. Il peut s'agir de grosses entreprises
mais également de PME extravertie. Certaines viennent
désormais des pays émergents. Si elles
émettent
encore des IDE (surtout celles qui ont conservé des
activités de fabrication, à la recherche de pays
sûrs..
comme la France !) beaucoup délocalisent de
plus en
plus (le Sud profitant généralement de la
désindustrialisation du Nord)
en
externalisant leur production, c'est-à-dire en
sous-traitant des tâches auprès de fournisseurs
indépendants opérant dans des pays à
bas salaires.
Il s'agit pour les FTN, dorénavant, de fabriquer (ou
plutôt de
faire
fabriquer) sur un site unique un produit standard
commercialisé
ensuite dans le monde entier, et identique pour tous les
marchés
: la Ford Mondeo a été le premier
modèle
automobile conçu dans cet esprit.
DE NOUVELLES STRATEGIES TERRITORIALES
La concurrence entre territoires
cherchant
à bénéficier des
délocalisations aboutit
à la recherche d'une "compétitivité",
plus grande
pour les zones franches (peu ou pas de taxes, comme dans les ZES
chinoises, celle de Shenzen par exemple) qui forment une ceinture
dorée à l'interface Nord-Sud (Tanger, Panama,
Suez, etc.)
et pour les "hubs" (point
d'éclatement des trafics bien reliés au monde
entier,
comme le port de Singapour : d'une manière
générale, les FTN privilégient les
régions
où la main d'oeuvre est docile, qualifiée
et
abondante, et où les autorités se montrent peu
exigeantes
(Maquilladoras au Mexique, activités textiles au Bangladesh,
etc.). Exemptions de taxse, prise en charge publique du
coût des infrastructures et de la formation
sont
utilisées pour stimuler le développement
économique d'états et de
territoires
infranatinaux soumis à la pression des décideurs
économiques. Mais cette concurrence a pour effet pervers la
pérennisation de législations laxistes
en
matière de protection de l'environnement ou des travailleurs
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!! EN CONSTRUCTION !!
DEUX
DOCUMENTS D'APPUI
Un Miracle : le succès foudroyant du
téléphone
portable (aujourd'hui, un taux de pénétration de
100% )
Le
futur eldorado du Mobile : L'Afrique.
Certains
pays
sont encore sous-équipés (ce qui explique leur
faible
dimension dans l'anamorphose ci-dessous alors que, parfois, ils sont
relativement peuplés). Surtout, le continent
connaît
encore une explosion démographique continue et ses
perspectives
de développement sont énormes. Cartogramme
publié
par "Courrier International" .
Des flux intégrateurs
Dans
le cas du téléphone, on note que les centres
de décision sont surtout situés dans les
pôles
de la (défunte) Triade
(Apple aux
Etats-Unis, Samsung en Corée, Nokia en Finlande, etc.),
même si la Chine et les pays émergents deviennent
également des décideurs, mais
encore que
la conception ainsi que la fabrication de quelques
éléments de très haute technologie
sont
également localisées en Europe, au Japon ou aux
Etats-Unis, tandis que l'assemblage
s'effectue en Asie de
l'Est, essentiellement en Chine. Au total, les mobiles sont
produits en dehors du Nord (un groupe comme Alcatel n'est plus
fabricant ni même vendeur de mobiles) et sur un nombre
très restreint de sites industriels ; cette
"rationalisation"
souligne l'interdépendance des différents
secteurs
géographiques de l'espace mondialisé car elle
rend la
filière vulnérable (il en va de
même, pour
l'informatique, car la totalité des ordinateurs portables
est
fabriquée dans le delta de la Rivière des Perles,
et la
plupart des barrettes de mémoire le sont en
Thaïlande...). La commercialisation globale du smartphone
favorise
l'intégration à l'espace mondialisé
des
périphéries peu développées.
retour
TES
retour TS
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La
relocalisation(doc 8 page 250) vise à prévenir ou
déjouer les mesures protectionnistes prises par certains
états représentant de gros marchés.
Une
autorité faible ou un pays petit ne peut faire de telles
pressions. Les puissances ascendantes oules états du Nord
sont a
priorimieux armés...
La qualité de l'accès au réseau creuse
un
invisible "fossé numérique" entre Nord et Sud
(doc 5 p
249)
Les concentrations horizontales sont nombreuses et
menacent la libre concurrence dans le secteur des
télécoms. Un opérateur dominant ou un
petit groupe
(monopole, oligopole) peut dicter les tarifs sur un marché
donné et déjouer la vigilance des
autorités de
régulation. La stratégie des FTN est d'investir
certaines
aires géographiques pour y conquérir des parts de
marché leur permetatn de dominer l'offre (doc 10 page 251)
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Mais des
limites et des
problèmes
Il
existe des résistances
culturelles
à certains usages du
mobile (interdit parfois, la nuit, dans certains pays, car il
favoriserait la débauche) : la société
et les
religions sont des acteurs, parfois des freins, dans le processus de
diffusion de produits technologiques tels que le
téléphone et plus
encore dans l'uiformisation des moeurs et des goûts.
Le réseau est
encore loin
d'être réellement universel
(l'intérieur de l'Afrique ou
même de
l'Indonésie sont encore largement des "angles morts") : la
pauvreté et/ou la défaillance des
états sont des entraves (peu ou pas de
dépenses d'infrastructures).
Des zones d'influence
commerciales
empêchent une concurrence véritablement ouverte
( Orange en position éminente dans les pays
africains
francophones). Le
marché unique mondial reste fragmenté.
Les états sont en
outre sollicités par les
opérateurs et assument une part importante des
coûts en
matière de construction des réseaux,
notamment dans les pays les plus démunis (Mauritanie), ce
qui
fait courir le risque, comme pour tant d'autres activités,
d'une réexportation des profits
- phénomène illustrant
une asymétrie
désignée par une
formule, classique, de croissance
sans
développement.
D'autant
que la généralisation du
mobile peut créer une "bulle" de
prospérité apparente, mais dont on peut douter de
la consistance
réelle (Haïti).
Les
métaux précieux nécessaires
à la
fabrication des smartphones
seraient en outre un facteur de
déstabilisation
décisif au Congo-Kinsasha. La fabrication comme la
destruction
des appareils sont source de pollutions, le produit est ainsi
emblématique de la Société de
Consommation
(remplacement régulier encouragé par les
Opérateurs et les Constructeurs, obsolescence
programmée
des mobiles dont la durée de vie est très
limitée). Certaines
ONG et OIG dénoncent ces dérives... mais
le mobile n'est pas une industrie compatible
avec le principe de développement durable.
Dans
le domaine du téléphone comme dans beaucoup
d'autres, on voit donc que la gouvernance globale
n'est pas efficace
.
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